La clepsydre marque l'heure dans la tour du Temple de la Cloche: le battant levé va frapper les énormes lèvres où sont gravés des textes bouddhiques tirés du Livre Sacré des Fleurs de la Loi et du Saint Livre qui Dirige la Vue. Ecoutez! La grande cloche répond! Comme sa voix este belle et profonde! Ko-Ngai!... Tous les petits dragons qui veillent aux bords incurvés des hauts toits verts frissonnent, sous cette puissante onde sonore, jusqu'au bout de leurs queues dorées; toutes les gargouilles de porcelaine frémissent sus leurs perchoirs sculptés; les innombrables clochettes des pagodes vibrent toutes comme si elles voulaient parler aussi. Dans le temple, les dalles vert et or tremblent, les poissons de bois dorés frétillent sou le ciel, au bout de leurs perches, et lá-haut, sur les têtes des fidéles assemblés, le doigt levé de Fo bouge dans la brume bleue de l'encens. Ko-Ngai!... Quel grondement de tonnerre est-ce là?... Tous les démons de laque sur les corniches du Palais remuent leurs langues couleur de Feu. Et, aprés chacun des formidables coups, qu'il ets merveilleux le multiple écho de la cloche, et puis sa longue plainte d'or et enfin, soudainement, son sanglot qui siffle aux oreilles tandis que l'immense sonorité s'éteint en dégradations de murmures d'argent, - ansi qu'une femme murmure: Hiai!...
La grande cloche sonne ansi depuis bientôt cinq cents ans, - Ko-Ngai!... D'abord le fracas prodigieux, puis l'infinie plainte d'or, enfin le murmure argentin: Hiai!... Et pas un enfant dans aucune des rues multicolores de la vieille cité chinoise n'ignore la légende de la grande cloche, pas un qui ne sache pourquoi elle répète toujours: Ko-Ngai!... Hiai!...
Lafcadio Hearn
segunda-feira, 23 de janeiro de 2012
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