J’aime bien, avant d’écrire, faire un peu de ménage, ou écrire une lettre qui me paraît urgente, mais tout ce que je fais alors est purement artificiel. J’essuie de la vaisselle, je range du linge, je consulte des mails, mais tout cela n’est que sursis. Je vis sans vivre ce que je suis en train de faire. Dès que je me mets à écrire, le temps n’existe plus, le temps des horloges. Je ne regarde jamais l’heure. J’enlève ma montre et la place hors de ma vue. Cet état-là, il me semble toujours que c’est le seul vrai.
Annie Ernaux, A Frozen Woman
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