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terça-feira, 2 de fevereiro de 2010

Jean-Claude Biver e o conceito de Luxo

Ele é um dos "magos" da Alta Relojoaria das últimas três décadas. E também produz vinho, este suíço orgulhoso das suas raízes bem rústicas.

Não é de admirar que Jean-Claude Biver tenha estado presente na feira agrícola Agrovina, onde deu uma entrevista a um jornal do sector, Agri, e falou de luxo:

EN CONFÉRENCE À AGROVINA
JEAN-CLAUDE BIVER: «LE LUXE N'EST PAS FORCÉMENT LIÉ À L'ARGENT»

Michel Darbellay

Invité à s'exprimer dans le cadre d'Agrovina, l'horloger de renom Jean-Claude Biver a donné sa vision du marketing de luxe, «à la sauce» du vin. Pour lui, passion, tradition, authenticité et qualité sont gages de réussite.

Un phénomène! Jean-Clau- de Biver s'est livré à un véritable one-man-show mardi dernier à Agrovina. Le talentueux horloger était invité à s'exprimer sur le marketing du luxe appliqué au vin. Le Vaudois a esquissé quelques pistes, insistant sur l'importance de la passion et de l'authenticité dans toute démarche de marketing.

«Sans qualité, il n'y a pas de luxe»


«Le luxe, c'est beaucoup plus large que des montres, ce n'est pas forcément associé au prix», a-t-il insisté au début de sa conférence, devant une salle comble de plusieurs centaines de personnes. «Tout produit, quel qu'il soit, qui a comme fondement la tradition, l'art, la culture, le savoir-faire, a déjà toutes les prédispositions pour être du luxe. Après il faut encore y ajouter la qualité: sans elle, il n'y a pas de luxe.»

Très à l'aise, le brillant orateur a d'emblée affirmé ne pas connaître le vin. Certainement exagérait-il, lui, le passionné de ce si noble breuvage qui a commencé par déguster les premières «larmes» de vin à l'âge de 5 ans. «Je n'ai jamais eu une cuite avec le vin. J'ai appris à le respecter, à le célébrer», a-t-il lancé, enthousiaste comme à son habitude.

S'inspirer de l'expérience de personnes externes au sérail s'avère judicieux dans bien des cas et apporte un regard différent. C'est sans doute ce qui a motivé les organisateurs d'Agrovina à faire appel au patron d'Hublot. Ce dernier se fie lui aussi à des avis externes: «Parfois l'idée d'un non-connaisseur peut éclairer le spécialiste».

Son expérience époustouflante, avec tout d'abord la renaissance de la prestigieuse marque Blancpain, puis Hublot, prouvent le talent de ce magicien du marketing. Mais quand bien même on brille dans l'horlogerie, on ne s'improvise pas promoteur de vins. Jean-Claude Biver le sait.

«Si l'on exploite trop ceux qui nous livrent la matière première, un jour on risque de ne plus en avoir»

De manière spontanée, il a néanmoins formulé certains conseils à la branche vitivinicole, l'encourageant à la recherche de la spécificité, à la recherche de la qualité. «Le luxe, objet matériel relié à l'argent, est devenu presque trop commun. Par contre, la vraie qualité de la terre devient exceptionnelle. Elle devient rare!» Et l'horloger de se réjouir: «Heureusement que certains pays font du mauvais vin, dit-il hilare. Ça nous permet d'être différents, de nous distinguer». Le patron d'Hublot suggère de davantage parler du vigneron: «On évoque souvent les noms de païen, heida ou rèze, mais trop peu celui des vignerons!»

Interrogé au terme de son discours sur la façon de mieux répartir la valeur ajoutée du sommet au fond de la chaîne vitivinicole, Jean-Claude Biver parle de rééquilibrage et se réfère à l'horlogerie. «Si l'on exploite trop ceux qui nous livrent la matière première, un jour on risque de ne plus en avoir, prévient-il. L'année dernière, durant la crise horlogère, certaines maisons ont décidé de couper les commandes à leurs sous-traitants. D'autres ont continué à leur passer des commandes bien qu'elles n'avaient pas besoin de cette matière première. Cela, pour maintenir en vie une corporation, pour conserver le savoir-faire.» S'il était en charge de la promotion des vins suisses, Jean-Claude Biver travaillerait sur les images, sur l'histoire, sur l'aspect subjectif du vin. «Je jouerais sur son côté irrationnel.»

Bien qu'il ait emballé une partie de l'assemblée, le Vaudois a en revanche déçu plus d'un encaveur qui attendaient davantage d'astuces de sa part. «C'était comme certaines bouteilles: un bel emballage, mais sans grand contenu», regrette un auditeur, tandis qu'un autre se montre plus positif: «On n'a pas vraiment appris du nouveau, mais on semble sur la bonne voie, surtout quand on est passionné de ce qu'on fait et qu'on s'efforce d'obtenir de la qualité, comme Monsieur Biver!»

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